PETITE MESAVENTURE

 Voila plus de 30minutes qu'elle attend un bus lui permettant de rentrer, enfin, chez elle, il fait froid, elle a travaillé toute la journée pour avoir ce modique salaire à la fin du mois et elle doit faire face aux aléas des transports en commun.

Bien sur elle pourrait prendre sa voiture mais ce ne serait pas plus simple pour autant, car une fois arrivée sur son lieu de travail en plein centre ville il lui faudrait, si le trajet s 'est passé sans encombres, en plus, chercher une place de parking, ce qui n'est pas chose simple. De plus si l'on doit défalquer le cout du trajet, l'amortissement du véhicule etc le bus revient nettement mois cher ce qui n'est pas négligeable sur un petit salaire.  

Donc tout mis a bout le bus est largement plus raisonnable, mais....................il y a un mais. Lorsqu'il y a un mouvement de grève les choses se compliquent, il y a moins de chauffeurs et plus de monde.

Ce soir donc, il y a moins de bus et un monde fou qui attend, elle espère que tout le monde ne prendra pas le même bus et qu'elle pourra s 'en retourner dans son cocon au plus vite, voila déjà 30mns qu'elle attend et rien ne vient à l horizon cela n 'augure rien de bon. Et puis il y a cet homme qui attend également et qui, même voulant être discret, n 'arrête pas de la regarder au point que cela en devient malaisant.

Machinalement, elle resserre son manteau , comme si ce vêtement pouvait la proteger davantage du froid et des regards mais bien au contraire cela déclenche un léger rictus sur les lèvres de cet homme ce qui l'agace encore plus, elle se retourne fait mine de chercher du regard ce bus qui décidement ne veut pas arriver.

Et d'un coup victoire, elle aperçoit le nez d un bus qu 'elle espère être le sien elle s 'approche le plus prés possible de la zone d'embarquement  suivie de prés par la foule qui attend, elle est bousculée prête a tomber au moment ou le bus va s 'arreter, et alors qu'elle s'imagine sous les roues du bus, un bras robuste la rattrape.....................

Elle arrive a entrer dans le bus et se retourne afin de remercier son sauveur qui n'est autre que le monsieur qui l'observait, bon gré mal gré, elle offre un sourire reconnaissant et susurre un banal merci. Il lui dit quelques mots mais le brouhaha est tel qu 'elle ne comprend rien et de plus elle n'a pas envie d'entamer une conversation, donc elle se cale à un endroit où elle ne gène pas les portes pour les autres passagers et envoie un message à la maison pour prévenir qu'elle est en route.

Au bout de plusieurs minutes le bus est bondé, les gens collés les uns aux autres et elle sent une main qui s'enhardie, elle serre son sac à main craignant qu'on ne veuille lui voler quelque chose mais trés vite elle se rend compte que ce n'est pas au sac qu 'on en veut mais à ses fesses, au moment où  elle se retourne cet homme est encore  là  elle va pour l'agresser verbalement mais au même moment elle entend que son arrêt est proche il faut donc qu'elle se prépare à sortir, elle le toise d'un regard noir et  c'est à ce moment également qu'elle entend cet horrible bonhomme lui dire "vous êtes une femme callipyge..................."

Le bus s'est arrête, elle descend, fébrile elle resserre son manteau de froid et de colère, elle marmonne entre ses dents ce qu'elle aurait pu lui dire et en même temps se demande ce que peut vouloir dire callipyge ça ne lui dit rien, et alors qu'elle est dans ses pensées son attention est attirée par des pas derrière elle. Non ce n'est pas possible il ne la suit pas tout de même, comment va t elle se débarrasser de lui, il ne faut pas qu'il voit dans quelle maison elle entre et elle n'a même rien pour se défendre, instinctivement elle cherche dans son sac et trouve une lime a ongles, elle s'en saisit bien prête à en user si besoin est .

Elle se retourne en hurlant " mais c 'est pas possible laissez moi tranquille à la fin et pour qui me prenez vous qu'est ce qu'une femme callipyge? " oups ce n'est pas lui ce n'est que son voisin qui presse le pas pour rentrer chez lui, elle s'excuse lui explique en deux mots son aventure dont ils rient tous les deux en finissant le bout de chemin ensemble.

Elle est enfin chez elle au chaud, l'odeur d'un  bon souper  la rend heureuse, mais avant de passer à table c'est plus fort qu'elle, elle va  chercher le dico....................


"par extension et en langage familier, une femme callipyge est une femme aux formes plantureuses. Il vient du grec kallipugos qui signifie belles fesses "


Tout en souriant de son ignorance, elle espère seulement que cette aventure ne se renouvellera pas, car elle a vraiment eu une peur bleue.

Commentaires

  1. Oui la peur de prendre le bus, d'aller dans la rue, la peur, la peur !
    Il paraît que la peur est utile, elle nous évite de prendre des risques inutiles.
    Ce monsieur est quand même bien malséant.
    Une bonne soupe en la maison bien close, hum, ça c'est bon !

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    1. Je pense en effet que la peur est benefique, car de ce fait nous savons limiter certains risques. En ce qui concerne la soupe je suis de votre avis hummmmm.
      Merci de cette fidélité, sachant que vous "poetisez" tellement bien.

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  2. J'ai connu le sens du mot en 1964 quand Brassens enregistrait la chanson « Vénus callipyge ». L'un des sens et la célébration de la perfection des fesses opulentes. C'est donc un joli compliment !
    (Extrait de « défense et illustration des hommes dans les autobus »). ;-)

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    1. Alors je ne connaissais pas ce mot et jje ne dirais pas comment je l'ai entendu mais il es vrai que je l'ai mal pris............mdr

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  3. Ben moi, j'avais été confronté à ce mot, il y a pas mal de temps, en suivant un documentaire sur la venus hottentote. Ici (clic)
    Je ne retrouve pas le documentaire. Pauvre femme qui a été réduite en esclavage et "montrée" comme une bête de foire.
    Puis, comme c'est un mot que l'on utilise pas tous les jours, je l'avais un peu oublié. Il m'est revenu grâce aux blogs ; et chez toi une piqure de rappel.

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  4. J ai apprecié l'article que tu as joint à ton commentaire , moi je ne connaissais pas ce mot me voila moins sotte.

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