SOUVENIR

Est ce le confinement ou la solitude ou encore mieux le cumul des deux aujourd'hui, des souvenirs d'enfance me reviennent en tête.

Lorsque j'etais une toute petite fille je devais avoir 5 ans "et oui j'ai été une petite fille" mon papa travaillait dans les barrages et donc, mes parents avaient loué le troisième et dernier niveau d'une maison en sous pente, dans un très joli village  savoyard du nom de SAINT PAUL SUR ISERE.
Ce village se trouve sur la route de Moutiers après avoir passé ALBERTVILLE, je ne pourrais vous expliquer mieux car même si ces souvenirs restent agréables, je n'y suis retournée qu'une fois depuis notre départ.

Je me rappelle de cette maison blanche avec les volets verts et blancs, les propriétaires habitaient le rez de chaussée, le premier étage était loué à une autre famille qui avait de grands enfants et dont je ne me rappelle rien si ce n'est que le papa? déjà d'un certain age à l'époque, fabriquait des maisons en allumettes et m 'en avait offert une, mais c'est mon seul souvenir de cette famille .

Les propriétaires, des gens charmants autant que je m'en souvienne avaient deux enfants Josiane qui devait avoir 10ans et Jean Claude qui a 2 ans de plus que moi donc à cette époque 7ans. Nous devions être de bons camarades car je me rappelle que tous les matins lorsque je me réveillais, il était au pied de mon lit, ma maman me disait que, dès qu'il était prêt il montait et il demandait à maman s'il pouvait attendre que je me réveille, il était paraît il très patient car il pouvait attendre ainsi plus de 30minutes. (je savais me faire désirer à l'époque.....)

En face de cette maison, il y avait un couvent où les gens du village pouvaient acheter lait et oeufs, peut être d'autres choses mais je n'en ai pas le souvenir, ce dont je me rappelle par contre ce sont les dames qui allaient chercher le lait frais avec leur pot à lait à l'époque.

Tout autour de la maison de grands champs dans lesquels je me rappelle avoir couru avec Jean Claude, les fleurs et les herbes étaient plus hautes que moi mais qu'elle était douce cette époque d'insouciance où il n'y avait pas encore de pollution , de kidnappeurs, de violeurs et où maman n'avait aucune crainte de me laisser aller.

En contre bas de ces champs il y avait l'Isère un fleuve qui me paraissait immense  à moi le petit bout de chou et mes parents qui étaient de fervents pêcheurs m'amenaient régulièrement avec eux le week end pour aller pêcher la truite. Le poisson était beau et bon a peine péché je me régalais et lorsque la pêche n'avait pas été très fructueuse c'était moi qui me régalais et qui ne me rendais pas compte que mes parents me favorisaient.

Entre le jardin de la maison et le couvent il y avait la route qui menait au village même de Saint Paul, à quelques 5 ou 800m de la maison il y avait un virage et lorsqu'on s'engageait sur la gauche dans ce virage il y avait un chemin de terre à l'embranchement duquel se trouvait une petite chapelle, qui nous conduisait à une sublime cascade où j'adorais me baigner ( en culotte) lorsqu'il faisait chaud, c'est drôle parce que juste en en parlant j'y suis ces images sont aussi fraîches qu'à l'époque, peut être même plus jolies qu'elles ne l'étaient vraiment, il n'y a qu'une chose qui me terrifiait c'est que pour arriver à la cascade, il y avait un bois et dans ce bois de très nombreuse salamandres et j'en avais une peur bleue.

Dans ce village, l'école était en face de l'église et j'aimais bien les samedi regarder les mariées lorsqu'il y avait un mariage, parce que nous allions à l'école le samedi et même s'il n'y avait pas souvent de mariages ces jeunes femmes habillées en princesses d'un blanc immaculé me fascinaient.
J'étais dans une classe unique ou nous étions ensemble de la maternelle au certificat d'étude et celà m'a beaucoup servi car lorsque mes parents sont venus habiter Grenoble et que je suis entrée à la Grande Ecole( en C P) mon cerveau avait déjà engrangé des bribes d'informations qui m'ont permises d'être une bonne élève.

Dans ce village il y avait une vieille dame qui devait vivre seule et qui venait régulièrement au couvent chercher son lait elle était âgée je suppose du moins c'est le souvenir que j'en ai gardé, habillée de noir, elle s'aidait d'un bâton pour marcher, elle était voûtée et avait un foulard noir sur la tête. (Je serais tentée de dire qu'elle avait un nez crochu, des pustules sur le visage et de vilaines dents, mais franchement je n'en sais rien . Ce dont je me rappelle c'est que son sobriquet dans le village c'était la Momette, pourquoi je l'ignore mais lorsque les gens parlaient d'elle c'était La Momette.

Un jour ou nous étions dans le jardin Jean Claude et moi, La Momette descendait au couvent, la batiule( Bâtiule : sac de jute (sac à patate) d'une trentaine de litres que l'on porte en bandoulière à l'aide d'une ficelle ou d'une petite corde. La bâtiule sert de récipient ... wikipedia)sur l'épaule et le pot à lait dans sa main libre. Je ne sais pourquoi nous nous sommes mis à dire "hue la mometteeee, hue la mometteee" elle a passé son chemin et nous avons continué à jouer. Lorsqu'elle fut sur le chemin du retour nous avons recommencé notre bêtise "hue la mometteee.................." et là oh mon dieu là......elle s'est mise à courir vers nous en brandissant son bâton en maugréant je ne sais quoi et de ma vie (rire) de ma vie je n'ai jamais couru aussi vite, monté les deux étages je me suis calée dans les jupes de ma mère en la suppliant de fermer la porte à clef.

Je n'ai jamais su qui elle était vraiment car nous sommes partis très rapidement sur Grenoble ensuite, mon papa avait dû finir sa mission en Savoie mais ce souvenir reste très présent, je pense qu'au fond d'elle même elle en a bien rit, je l'espère du moins car ce n'était en aucun cas méchant, cela dit j'en ai pris la leçon car je ne me suis jamais moqué de qui que ce soit par la suite (ou pas ouvertement mdr).

Qui sait peut être qu'après cette période de confinement, si Dieu me prête vie j'irais faire un périple à Saint Paul Sur Isère.  Je n'y retrouverai personne Josiane à sa boutique sur Paris et Jean Claude est grand reporter photo pour le magazine GEO mais juste pour voir si ce village a su rester typique.


C'est la petite chapelle à l'embranchement du chemin qui monte à la cascade.

Commentaires

  1. Les classes uniques avaient cet avantage de commencer à propager les bribes d'information dans nos petites têtes blondes, ou brune. Moi aussi, j'ai connu cette époque où, dans un village, il y avait des personnages identiques à ta "Momette".
    Des femmes sans âge ! Qui devaient ne pas être très âgée, mais qui s'habillaient tout en noir.
    Il y avait la M......, la P........ et la M..........
    La P.........., qui était la femme du vieux P........, ressemblait presque à un épouvantail. C'est ce qu'il nous paraissait, avec nos yeux d'enfants.
    Beaucoup de personnages pittoresque, dont "François", un gars qui avait voué sa vie à la belote et à la pétanque, mais aussi à faire peur à des générations d'enfants... Quand on le voyait, on n'en menait pas large ; il avait toujours sur lui un petit sécateur et jurait que s'il nous attrapait, il nous couperait les oreilles en pointes. Autant dire qu'on l'évitait comme la peste, euh, comme le covid 19 . Il y avait aussi un berger, qui dormait avec ses moutons. Nous l'appelions "pharaon", il était fort comme un turc, et aux batailles de boules-de-neige, il était d'une précision redoutable... Nous lui en faisions voir de toutes les couleurs... Tu vois, tes souvenirs réveillent les miens.

    C'est une bonne idée, que de revenir sur les traces de son passé...

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    1. Oui ces moments me sont revenus très fort en mémoire, j 'essaierai d'y retourner c'est sur comme j'essaierai de retouner à Menet, Riom es Montagne, Trizac...........
      et oui certainement que cette Momette n'a pas été la seule mais du coup elle n'est pas totalement oublièe.

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